Exposition temporaire
Il existe plus d’une légende de Napoléon. La première et peut-être la plus forte d’entre elles, fut forgée de son vivant par Bonaparte, par le Premier consul et par l’Empereur. La seconde vint plus tard, après la chute de l’Empire et la mort de Napoléon à Sainte-Hélène ; elle se présenta d’emblée comme un phénomène polymorphe qui s’affirma et grandit grâce au contexte politique de la Restauration et dut en même temps une partie de son essor à l’éclosion du mouvement romantique européen.
Véhiculée par l’image, les récits, le théâtre, les chansons, les objets séditieux, la légende napoléonienne fut d’abord populaire ; mais en croisant la route du Romantisme, elle s’éleva aux plus hauts sommets de la littérature et de l’art d’où elle influa sur le destin politique de la France. Elle imposa le retour à Paris des cendres du héros, puis facilita la reconquête du pouvoir par l’héritier de Bonaparte.
La légende représenta le retour de l’Empereur par l’esprit et la pensée, si ardemment souhaité par ses partisans. En 2021, à l’heure où l’on célèbre, deux cents ans plus tard, la mort tragique de Napoléon à Sainte-Hélène, l’exposition du Palais Fesch se projette au-delà de l’événement pour raconter au public et aux lecteurs la seconde vie du premier empereur des Français.
Charles-Emile Seurre, tête de la statue de Napoléon Ier installée sur la colonne Vendôme en 1833 , bronze © Palais Fesch – J. Harixçalde
Vincenzo Vela Les derniers moments de Napoléon 1er à Sainte-Hélène 1873, © Palais Fesch-musée des Beaux- Arts