Exposition
"La Grande Bellezza, L’Art à Rome au XVIII° siècle,1700-1758"

24 juin -3 octobre 2022

De par l’importance de sa collection de peintures italiennes, le Palais Fesch-musée des Beaux-Arts s’est donné la mission d’approfondir les études sur des écoles italiennes du XVIIe siècle moins représentées dans les musées français, d’où les précédentes expositions consacrées à Florence, Milan et Venise. La Rome baroque est certainement mieux connue du public français et international, mais celle du XVIIIe siècle qui précède l’institutionnalisation du Grand Tour et l’éclosion du néoclassicisme reste encore un peu dans l’ombre. En France, c’est certainement le Palais Fesch qui conserve le plus grand nombre d’œuvres d’artistes de cette époque actifs à Rome, justifiant d’organiser pour la première fois une exposition sur le sujet. Il nous a paru opportun de nous concentrer sur la première partie du siècle, qui voit la transition d’un contexte essentiellement tardo-baroque marqué par les fortes personnalités de Gianlorenzo Bernini et de Carlo Maratti, à un environnement culturel contrasté et complexe, dans lequel l’héritage des maîtres du passé reste présent et déterminant, parallèlement aux importantes nouveautés introduites par des artistes venus d’autres régions ou de l’étranger.

L’arc chronologique retenu va du pontificat de Clément XI Albani (1700-1721) à celui de Benoît XIV Lambertini (1740-1758). Le projet est de présenter de manière claire et parlante les caractéristiques de l’« École romaine » à travers la production des maîtres, depuis la fin de l’activité d’un véritable chef d’école tel que Carlo Maratti, autour duquel s’épanouit et se forma toute une génération qui exporta son style hors de Rome, jusqu’à la première maturité de Pompeo Batoni, qui disputera la primauté européenne à Anton Raphaël Mengs.
Ainsi que l’écrivait Luigi Lanzi à la fin du siècle, l’école romaine – pour laquelle il proposa d’adopter le terme d’« université » de la peinture – se fonda sur l’étude de son très riche patrimoine classique et sur les maîtres du XVIe siècle, en tête desquels Raphaël. Le principal lieu d’élaboration de cette dynamique fut l’Accademia de San Luca, « refondée » par le pape Clément XI, aux côtés de l’Académie de France, installée alors au Palais Mancini sur la via del Corso. L’exposition se propose de présenter le dialogue entre les deux académies, à travers les épreuves des concours, les pièces de réception, et quelques œuvres particulièrement significatives de ses membres. Les œuvres exposées témoigneront toutefois de ce que le panorama artistique romain constitue un ensemble diversifié dépourvu d’homogénéité, par l’apport d’artistes de formation différente, tels que le Français Pierre Subleyras, ou qui,comme Marco Benefial, suivaient une direction orientée par des réflexions personnelles.