Mattia PRETI (atelier de)
(Taverna, 1613 – La Valette, 1699)
Sainte Véronique
MFA 852.1.320
XVIIe siècle, 1ère moitié
Huile sur toile
96 x 74 cm
Rome, collection du cardinal Fesch; légué par le cardinal Fesch à la ville d’Ajaccio en 1839; transaction entre le comte de Survilliers (Joseph Bonaparte) et la ville d’Ajaccio en 1842.Localisation :
[2-10] Peintures caravagesques 2
Notice :
Sainte Véronique est une sainte imaginaire, qui fut guérie en touchant furtivement la robe de Jésus. Sa légende fut associée à la Passion du Christ à partir du XVe siècle. Elle apparut dans la scène du Portement de croix, avec les Saintes Femmes ; voyant le visage du Christ ruisselant de sueur et de sang, elle fut prise de compassion et l’essuya avec un voile sur lequel les traits du Christ restèrent imprimés. Pour justifier qu’elle ait porté un voile, on en fit une marchande de toile. On ajouta qu’elle était aveugle et qu’en appliquant le voile sur ses yeux, elle fut guérie. Par allusion au geste que fit la sainte en essuyant le visage du Christ, on donna le nom de « véronique » à une passe fondamentale de tauromachie dans laquelle le torero tient la cape à deux mains devant lui, en attendant sans bouger la charge du taureau. La toile présente un portrait de la sainte se détachant d’un fond très sombre, le visage entouré d’un beau drapé de voile blanc ; elle regarde vers le ciel et tient délicatement de ses mains le tissu avec la Sainte Face. Les jeux de lumière et l’attitude théâtrale du personnage donnent à cette oeuvre un aspect dramatique mais aussi très réaliste, propre au baroque napolitain et à l’héritage caravagesque.