Exposition “La Grande Bellezza, L’Art à Rome au XVIII° siècle,1700-1758” 24 juin -3 octobre 2022

LES ACADÉMIES

L’Accademia di San Luca naît en tant que corporation d’artistes à la fin du XVIe siècle. Elle accueillait les maîtres qui s’étaient distingués en peinture, sculpture et architecture. Elle était dirigée par un Prince, élu chaque année.

L’institution ne proposait pas de cours en son sein, mais les académiciens étaient autorisés à donner des leçons privées dans leurs ateliers. Seuls les artistes de l’Accademia di San Luca bénéficiaient de commandes publiques.

De 1695 à 1713, l’Accademia fut dirigée par Carlo Maratti dont le classicisme tardo-baroque influença au moins deux générations d’artistes. Il fut l’agent de la politique artistique du pape Clément XI, en donnant de l’éclat à son pontificat et en servant la propagande de l’Église. C’est sous la direction de Maratti que furent initiés les concours dits clémentins, afin d’encourager et de récompenser les jeunes talents.

Fondée à Paris en 1648 sur le modèle de l’académie romaine, l’Académie royale de peinture et de sculpture fut conçue, elle, comme une véritable école où étaient dispensés des cours réguliers pour former les futurs artistes dignes de représenter la France. Dès 1661, l’Académie a son siège à Rome et en 1725 elle s’installe dans le prestigieux Palazzo Mancini, sur le Corso. Les liens entre les deux académies furent sans cesse étroits et les deux institutions eurent des membres et des directeurs en commun.

Avec les successeurs de Clément XI, les financements de l’Accademia di San Luca diminuèrent, les concours se firent plus rares. L’influence de Maratti perdit de sa force et les artistes étrangers s’installèrent officiellement sur la scène académique romaine. Si de toutes premières prises de distance avec le marattisme purent être observées chez Benedetto Luti, Sebastiano Conca et Francesco Trevisani, le vrai changement fut opéré par Marco Benefial.

À l’époque de Benoît XIV, les concours reprirent temporairement, sous la direction de Francesco Mancini. En 1754 fut inaugurée l’école du nu.

D’autres nations eurent leur académie à Rome, comme le Portugal, l’Autriche, l’Allemagne et l’Angleterre, mais aucune d’elles n’égala jamais la France.